Achat d'un chien

L’achat d’un chien

Accueillir un chien chez soi n’est pas une décision à prendre à la légère. Aussi, après avoir déterminé le type de chien qui correspond le mieux à votre style de vie, reste à savoir où trouver le meilleur compagnon, à quel moment et dans quelles conditions.

Où le trouver ?
Plusieurs possibilités s’offrent à vous quant au circuit que vous allez emprunter pour trouver votre futur chien.

- Les refuges : si vous n’avez pas d’idée précise sur le chien qu’il vous faut, rendez-vous dans un refuge où de nombreux chiens attendent d’être adoptés. Si vous n’avez pas de coup de cœur à votre première visite, allez-y plusieurs fois car les refuges accueillent régulièrement de nouveaux pensionnaires.

- Les éleveurs professionnels : les éleveurs professionnels vont se spécialiser dans l’élevage d’une race de chien, quelquefois plusieurs. L’avantage de ces éleveurs est qu’ils proposent plusieurs portées par an.

- Les éleveurs amateurs : ce sont des particuliers. Cela coûte souvent moins cher de passer par eux pour acquérir un chien, mais soyez attentifs : ils ont en général une ou deux chiennes et les portées sont donc rares.

- Les animaleries : les chiens proposés dans les animaleries viennent souvent des élevages professionnels. Attention toutefois car beaucoup de chiens sont encore aujourd’hui introduits illégalement en France, et sont commercialisés dans certaines animaleries ou foires peu soucieuses de la santé de l’animal et de ses conditions d’élevages.

Si vous décidez d’acheter un chien provenant d’un élevage, pensez à poser quelques questions essentielles pour déterminer le sérieux et le professionnalisme de l’éleveur :
- depuis combien de temps fait-il de l’élevage ?
- quelles sont les conditions de cet élevage ?
- combien de portées ont eu les femelles ? Cette question est très importante car une femelle a en moyenne 4 ou 5 portées dans sa vie. Au-delà, c’est de l’exploitation.
- renseignez-vous sur le mâle reproducteur car il ne vient pas toujours du même élevage, afin d’éviter la consanguinité, facteur de maladies héréditaires.

Vérifiez également que l’éleveur se soucie du confort de ses chiens et qu’il tient avant tout un élevage par amour pour les animaux, non par profit.

Les périodes propices à l’achat d’un chiot
Sachez que les meilleures périodes pour acheter un chien sont le début de l’hiver et le début du printemps. En effet, les chiennes ont généralement leurs chaleurs au début de l’automne et au milieu de l’hiver et leur période de gestation est d’environ deux mois. Vous en trouverez bien évidemment tout au long de l’année, mais le choix sera beaucoup plus restreint.

A quel âge un chiot est-il sevré ?
Un chiot est sevré sept semaines après sa naissance. Sachez tout de même qu’il est fortement déconseillé de séparer un chiot de sa mère avant l’âge de 3 mois, car il faut lui laisser le temps de se sociabiliser et d’apprendre les règles de vie en groupe. Ainsi, un chiot séparé trop tôt de sa mère risque d’avoir des troubles du comportement.



Le choix d'un chiot dans une portée

Vous avez défini avec précision le type de chien que vous souhaitez acquérir et l’endroit où vous souhaitez l’acheter. Reste maintenant à faire votre choix parmi les chiots de la portée. Sachez qu’il existe des critères précis qui vous aideront à faire le meilleur choix.

Il s’agit, dans un premier temps, de contrôler l’état de santé de cette petite boule de poils. Pour cela, n’hésitez pas à examiner les chiots un par un. L’idéal est de vous rendre chez l’éleveur lorsque les chiots ont 5 à 6 semaines, de faire votre choix à ce moment là et de revenir le chercher 3 mois plus tard, lorsqu’il est prêt à quitter sa mère.

Pour s’assurer de la bonne santé d’un chiot, des gestes simples existent :

- Observez ses déplacements : le mieux pour cela est de vous mettre à genoux face aux chiots et de les appeler. S’ils viennent vers vous naturellement, tout va bien. Ne vous prenez pas d’affection pour un chiot qui restera isoler dans un coin, car cela peut révéler un chien malade ou dépressif.

- Vérifiez que ses yeux sont propres et qu’ils ne coulent pas. Les croûtes ou rougeurs sont signes d’une fragilité des yeux plus ou moins grave.

- Contrôlez également ses oreilles afin d’écarter tous signes de gale d’oreilles, maladie courante dans les élevages. Ainsi, vérifiez leur propreté et assurez-vous qu’il n’y a ni croûte, ni odeur suspecte.

- Il est également important de tester sa vue et son audition. Si le chiot suit des yeux un objet que vous agitez devant lui, tout va bien. De même, s’il réagit à votre claquement de doigts, son audition est bonne.

- Enfin, examinez sa peau et son poil. Ne doivent apparaître ni rougeurs, ni croûtes, ni plaies. Le poil doit être brillant et épais. Vérifiez également qu’il n’y a pas de masse au niveau du nombril car cela est peut être le signe d’une hernie ombilicale, ce qui  peut nécessiter une opération chirurgicale.

Après avoir effectué l’examen de santé, il est important de tester le comportement du chiot afin de déterminer le caractère de celui-ci.

Il est ainsi essentiel de savoir si le chiot est de type dominant ou dominé. Pour cela, observez le comportement du chiot dans la portée. Ensuite, intégrez-vous au jeu.

Le chiot est dominant s’il essaie d’être le premier à venir vers vous, d’empêcher les autres chiots de vous approcher ou de montrer de l’agressivité. Il lui faudra alors un maître intransigeant, qui fera preuve de fermeté et d’autorité.

Le chiot sera dominé s’il ne s’intègre pas aux autres et s’il est le dernier à venir vers vous. Il jouera plus volontiers isolé du reste de la portée. Dans ce cas, le chiot sera un chien plus doux, plus tranquille, parfait si vous avez des enfants.

Autre test : tenez le chiot par la nuque dos au sol. S’il tente de se dégager pendant quelques instants puis qu’il se calme, il est équilibré. S’il se débat sans cesse et essaie de vous mordre, c’est un futur dominant. Au contraire, si dès le début il ne réagit pas, c’est un futur dominé.

A noter : rappelons qu’un chien dominé est un chien calme, s’adaptant facilement. Il n’est pas pour autant dépourvu de personnalité et peut faire un bon chien de garde.

Achat d’un chien : formalités à effectuer

Vous avez trouvé le chien idéal ? Il ne vous reste plus maintenant qu’à profiter de ce compagnon à quatre pattes. Sachez tout de même qu’il y a, au préalable, des formalités à effectuer.

Au moment de l’achat, le vendeur et l’acheteur doivent signer une attestation de vente qui précise les informations suivantes :

- les coordonnées de l’acheteur et celles du vendeur ;
- le numéro de tatouage du chien ;
- sa date de naissance, son sexe, sa race ou le croisement si c’est un bâtard ;
- le prix d’achat ;
- les garanties contre les vices rédhibitoires ;
- la destination du chiot ;
- les coordonnées du vétérinaire du vendeur ;
- la date de la vente.

Si le chien que vous venez d’acheter est inscrit au LOF (Livre des Origines Français), le vendeur doit vous remettre un certificat de naissance où sont mentionnés le nom du chiot et sa date de naissance, sa race, la couleur de la robe, le numéro de tatouage, le nom de l'éleveur, la généalogie du chiot (ascendants sur quatre générations).

En cas d’adoption dans un refuge, il vous sera remis un certificat d’adoption.

Sachez que le chiot doit recevoir sa première piqure de vaccin à 8 semaines. Ce vaccin doit être indiqué dans le carnet de vaccination que vous remet le vendeur ou le refuge. Une seconde injection doit être faite un mois après la première. N’oubliez donc pas de vous rendre chez le vétérinaire.

Si vous achetez un chien adulte, le carnet de vaccination doit être à jour.

Le vendeur ou le refuge doit également vous remettre le certificat de tatouage. Sachez que tous les chiots sont obligatoirement tatoués ou pucés. L'enregistrement du numéro de tatouage ou de puce et les coordonnées du chiot sont faits à la Société Centrale Canine. Cette identification est indispensable pour retrouver votre chien en cas de perte.

Si votre chien est inscrit au LOF, le vendeur doit vous remettre un document officiel indiquant l’inscription provisoire au LOF. Ce document est délivré par la Société Centrale Canine. L’éleveur doit également vous remettre le pedigree si vous achetez un chien adulte.

Une fois chez vous avec votre chiot, pensez à prendre rendez-vous chez le vétérinaire pour la deuxième injection du vaccin.

Si le chiot a un pedigree, il faudra le faire confirmer à l’âge adulte. Pour plus d’informations, il vous suffit de contacter le club de la race de votre chien.

Les vices rédhibitoires du chien

Lorsque vous achetez un chiot chez un éleveur ou dans une animalerie et qu’il déclare, dans un délai légal, une maladie qualifiée de vice rédhibitoire, vous pouvez exiger le remboursement du chiot.

Les vices rédhibitoires sont des maladies ou anomalies graves. Ces vices sont au nombre de 6 et sont définis par la loi du 22 juin 1989 qui protège l’acheteur par rapport au chiot qu’il a acheté.

Ces vices sont les suivants :
- la maladie de carré ;
- l’hépatite contagieuse ou hépatite de Rubarth ;
- la parvovirose canine ;
- la dysplasie coxo-fémorale (de la hanche) ;
- l’ectopie testiculaire pour les animaux de plus de 6 mois ;
- l’atrophie rétinienne.

Sachez que pour les trois premières maladies citées, l’action en rédhibition et le remboursement ne sont possibles que sous certaines conditions :
- un vétérinaire doit vous fournir un certificat de suspicion ;
- l’émission de ce certificat doit intervenir dans les délais définis pour chaque maladie, par décret, en Conseil d’Etat ;
- l’action en rédhibition est menée devant le tribunal d’instance dans des délais fixés en Conseil d’Etat.

Si le chiot présente les signes d’une de ces 6 maladies, l’acheteur peut exiger d’être remboursé. Cela peut être réglé à l’amiable ou devant les tribunaux, dans un délai de 30 jours.

La procédure en cas de traitement devant les tribunaux
Si l’acheteur décide d’intenter une action en justice, celle-ci doit se faire dans le lieu de résidence de l’animal ou de l’acheteur. Le juge nommera alors un expert qui réexaminera le dossier et dressera un procès verbal.
Si aucun accord à l’amiable n’est ensuite trouvé, l’affaire sera jugée.

Si l’animal décède, le vendeur doit rembourser l’acheteur seulement si ce dernier a porté plainte dans les délais légaux. Il faudra alors prouver que l’animal est mort des suites d’une des maladies citées ci-dessus.

Les maladies
Les 6 maladies sont classées en deux catégories : les maladies contagieuses et les maladies héréditaires.

Les maladies contagieuses

- La maladie de Carré
Cette maladie très grave peut entraîner la mort de votre animal ou des séquelles nerveuses irréversibles. Si vous achetez le chiot en période d’incubation, vous ne pourrez pas déceler la maladie. Ainsi, si vous souhaitez engager la responsabilité du vendeur, il faudra prouver avec certitude que le chien était porteur du virus au moment de l’achat (antériorité du vice à la vente). Vous devez donc respecter le délai d’action en rédhibition qui est de 30 jours, si un certificat de suspicion vous a été délivré par un vétérinaire, dans les 8 jours après la livraison du chiot (8 journées calendaires complètes).
Si votre chiot meurt ou est euthanasié, le délai est reporté à 15 jours à compter de la mort de l’animal.

- L’hépatite de Rubarth
Cette maladie est également très grave. Elle peut entraîner la mort de votre animal ou une destruction progressive du foie. Cette affection n’est pas détectable en période d’incubation.
Le délai d’action en rédhibition est également de 30 jours (15 jours après la mort le cas échéant), à la condition que le certificat de suspicion soit émis dans les 6 jours francs après l’acquisition du chiot.

- La parvovirose canine
Cette maladie, rapidement mortelle chez le chiot, engage également un délai d’action en rédhibition de 30 jours (15 jours après la mort le cas échéant). Le certificat de suspicion doit, dans ce cas, être délivré dans les 5 jours francs après l’acquisition du chiot.
N’hésitez pas à emmener votre animal chez le vétérinaire dans les jours qui suivent son acquisition. Lui seul sera à même de vérifier sa bonne santé ou d’éventuels signes d’une de ces maladies.

Les maladies héréditaires

- La dysplasie coxo-fémorale (ou dysplasie de la hanche)
Cette affection héréditaire du chien concerne l’articulation de la hanche et touche surtout les grands chiens. Le délai d’action en rédhibition est de 30 jours après la livraison de l’animal. Cependant, si des clichés de l’animal sont pris dans sa première année et qu’ils prouvent une anomalie, vous pouvez, au-delà du délai de 30 jours, intenter une action.
Sachez toutefois que les signes de cette maladie ne se manifestent que tardivement. Si le jugement est en votre faveur, vous devrez restituer le chien pour être remboursé. Cette solution n’est que très peu utilisée car l’acheteur est souvent déjà très attaché à son animal lorsque la maladie apparaît.

- L’ectopie testiculaire
Chez les chiens pubères, l’ectopie testiculaire (ou monorchidie) signifie qu’un seul ou aucun testicule n’est en place. Ils sont alors localisés soit dans l’abdomen soit retenus au niveau de l’aine. Cette maladie peut entraîner la stérilité de l’animal, si les deux testicules sont ectopiques. Ils peuvent également devenir cancéreux ou se tordre et provoquer alors une vive douleur abdominale. Il y a une possibilité de faire descendre les testicules chez le chien pubère, par traitement hormonal. Chez le chien adulte, la seule solution est l’opération afin de retirer le ou les testicule(s).
Le délai d’action en rédhibition est de 30 jours francs après l’acquisition du chiot. Sachez cependant que le diagnostic de cette maladie ne peut se faire qu’après l’âge de 10 semaines, et que la loi sur les vices rédhibitoires ne concerne que les chiens de plus de 6 mois. Ainsi, si vous achetez un chiot de 3 mois (ce qui est le cas en général), le recours en justice n’est pas possible.

- L’atrophie rétinienne
Cette maladie provoque une perte de la vision, plus ou moins importante, et peut être précoce chez certaines races de chiens. L’atrophie rétinienne est soit héréditaire soit contractée à la suite d’une maladie comme celle de Carrée, ou peut être la conséquence de diabète.
Le délai d’action en rédhibition est de 30 jours. Ainsi, l’action en justice n’est possible que pour les cas d’atrophie rétinienne très précoce.